Si les Hommes ont conquis la Terre, berceau d’une civilisation unique au monde, ils ont également arpenté le cosmos à la recherche de liberté, mais aussi d’endroits capables d’accueillir et de nourrir l’expansion de leur empire. Malgré la guerre qui oppose le Consortium à la Fédération impériale, leurs territoires respectifs n’ont cessé de s’étendre, absorbant secteurs et systèmes dont certains n’ont jamais été entièrement explorés, faute de moyens ou tout bonnement d’intérêt.

Pourtant, à l’orée des conflits ou dans des zones reculées, certains fragments du cosmos ont su préserver une forme de neutralité, qu’il s’agisse de planètes dont la liberté fut achetée ou de regroupements d’astres trop hostiles à l’homme pour être habités. D’autres, enfin, sont devenus des zones de tension, théâtre d’affrontements réguliers entre flottes militaires, populations locales et pirates, véritable poison d’un cosmos déjà bien agité.

Une zone grise sur les cartes stellaires

Fracturé jusque dans sa structure, le secteur Scaurène incarne à lui seul ce que deviennent les territoires broyés par une guerre infinie, puis abandonnés aux mains des pirates, des mercenaires et des colons fraîchement installés. Zone tampon entre deux fronts, à peine revendiquée sur ses bordures extérieures, ce secteur morcelé en cinq systèmes distincts n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’un accident a lacéré la trame même de l’espace.

La Balafre, phénomène cosmique encore jamais observé ailleurs, repose au cœur du secteur comme une plaie béante refusant de cicatriser. Survenue lors d’un affrontement entre les flottes fédérales et consortiennes, cette anomalie, intrinsèquement liée au Flux, a englouti une vaste partie du système Ravince, dont les dernières planètes et débris inhabités gravitent autour de cette faille.

Les autres systèmes, laissés aux mains de factions locales indépendantes, demeurent marqués par les interférences causées par la Balafre, rendant tout contrôle officiel impossible : perturbations du réseau de navigation Flux, interférences régulières dans les communications, phénomènes inexpliqués. Autant d’éléments qui dissuadent les deux superpuissances d’y établir une occupation durable et rapide. Pourtant, ni la Fédération ni le Consortium ne se désintéressent totalement de ce secteur déchu. Tous deux y sèment lentement les graines d’une reconquête prochaine, infiltrant les mondes habités, installant des avant-postes et forgeant des alliances fragiles.

Dans les ténèbres cosmiques, l’ombre, elle, attend son heure.


Les systèmes habités

Ravince

On raconte que Ravince fut jadis le joyau du secteur de Scaurène, un carrefour façonné par la main des Aurelian, une lignée d’industriels visionnaires et de technocrates éclairés. Issus des grandes familles de l’Empire des Hommes, ils s’étaient installés là bien avant que les ombres du conflit ne s’étendent. Faisant vœu d’une neutralité relative, ils transformèrent ce système instable en un bastion de prospérité.

Sous leur égide, Ravince devint un point névralgique, un nœud d’échanges entre la Fédération et les puissances périphériques. Ils domptèrent le Flux capricieux, stabilisèrent les routes et érigèrent des infrastructures colossales dédiées au minage et à l’industrie lourde. Ce lieu, autrefois évité pour ses perturbations, rayonnait désormais dans tout le cosmos.

Mais l’équilibre était fragile. Lorsque la Fédération et le Consortium portèrent leur regard avide sur Ravince, les Aurelian, renouant avec leur ancienne patrie, prirent une décision fatale. Ils déclenchèrent une arme expérimentale, fruit de leurs recherches les plus obscures. Le cataclysme qui s’ensuivit déchira l’espace, créant la Balafre, une cicatrice pourpre illuminant le système, et anéantit les flottes engagées dans une bataille sanglante.

Aujourd’hui, Ravince n’est plus que l’ombre de lui-même. Les vestiges d’une nation en ruine dérivent dans le silence du vide. Seul Terminus Heaven, dernier bastion habité, subsiste, gardien silencieux d’un passé glorieux et témoin des erreurs qui ont précipité la chute de ce monde.


Caractéristiques du système :